Le petit enfant est rassuré quand sa maman le protège du monde. Il est rassuré et il a raison car sa génitrice le protège, le met en sécurité. Cela lui procure un sentiment de paix, source de bien-être. Le petit enfant est donc soumis intellectuellement : il écoute le discours de papa et maman sans jamais le remettre en question. Cela dans son intérêt car ses parents savent ce qui dangereux pour lui.
Les personnes soumises intellectuellement sont des adultes recherchant cette sensation de protection. Elles délèguent leur jugement, leur esprit critique à l’autorité. Chez elles, les parents sont remplacés par l’autorité. Pour survivre, l’enfant doit inévitablement passer par cette étape de soumission intellectuelle, néanmoins pour grandir et prétendre être adulte, il doit la dépasser, s’en affranchir. Il doit viser la souveraineté intellectuelle, c’est-à-dire la capacité de suspendre son jugement devant le récit de l’autorité. À défaut de quoi, il reste à ce stade de dépendance intellectuelle. En empêchant le moi-pensant de l’enfant de se développer, la société et son école anesthésient son esprit critique et fabriquent des adultes soumis intellectuellement. Des adultes qui attendent le biberon de l’opinion : ce qu’il faut penser. De même que le chat domestique reste « infantile » toute sa vie dans son foyer en faisant ce qui est inhérent aux chatons dans la nature, ronronner, l’homme adulte sort de l’école immature et dépendant intellectuellement : il ouvre la bouche et réclame un biberon intellectuel, une doxa à répéter sans questionnement, il ne pense pas, il ronronne ! J’oserais presque dire que l’école et la société domestiquent intellectuellement les hommes, entraînant ainsi une sorte de néoténie intellectuelle.