« Toute loi que le peuple en personne n’a pas ratifiée est nulle », mais que dire alors d’un régime politique que le peuple n’a pas choisi !
À l’école, on m’a enseigné qu’il fut un temps où Athènes était une démocratie imparfaite. Imparfaite en ce sens que les citoyens y votaient les lois mais que la Cité n’accordait pas ce droit aux esclaves, ni aux femmes d’ailleurs. C’est clair, c’était une démocratie imparfaite ! Mais au moins c’en était une ! Si je pouvais revenir en arrière de quelques années, je poserais la question à mon professeur d’histoire, promoteur des leçons d’Education civique que je devais sagement ingurgiter : « Qu’est-ce qui est mieux, une démocratie imparfaite ou une ploutocratie qui utilise l’élection pour faire croire au peuple qu’il possède ce qu’il n’a pas : le pouvoir ? ». Je lui demanderais ce qu’il considère être le mieux : une démocratie imparfaite ou une parfaite ploutocratie ?
Tu sais, lecteur, au sein d’une franche monarchie, le peuple est plus respecté qu’au sein d’un régime politique plus souple mais malhonnête, c’est-à-dire un régime politique portant le masque d’un autre régime. En effet, au sein d’une monarchie officielle, et je ne suis pas en train de plaider en faveur d’un tel régime, le peuple n’est pas trompé, il est conscient d’évoluer dans un régime absolument pas démocratique. Ce régime est donc moins vicieux qu’une ploutocratie qui se fait passer pour une démocratie ! D’ailleurs, s’il arrivait qu’un beau jour, le peuple évoluant en monarchie en ait marre de son régime et veuille le renverser pour en instaurer un autre, il saurait quel système et quelle autorité secouer pour voir tomber le régime qu’il ne cautionne plus, puisqu’il serait pleinement conscient de sa nature monarchique. Au sein de la ploutocratie qui se fait passer pour une démocratie et dans laquelle tu es né, lecteur, les gens ne savent même pas qui ou quoi secouer pour changer les choses en profondeur. Ils sont à bout, exaspérés, hurlent et défilent régulièrement contre « leurs » élus responsables à leurs yeux de leurs maux mais ne savent pas qui bousculer pour changer radicalement les choses. Là est toute la malice du système pour éviter la révolution. On a enlevé aux gens les mots pour pouvoir nommer les voleurs de pouvoir et pour pouvoir les secouer. C’est entre autres pour les leur offrir que j’écris ces lignes. Ces voleurs qu’ils doivent secouer, ce sont les oligarques de la ploutocratie. Eh oui, lecteur, si nous baignons en pleine ploutocratie, il est vain de s’en prendre aux marionnettes, ces pseudo-représentants, pour espérer que les choses changent, car ces derniers n’ont pas réellement le pouvoir. D’ailleurs, ils ne le recherchent pas tant que cela. Ce qu’ils veulent, c’est la même chose que tout le monde dans cet empire : la meilleure place possible. Le Pouvoir, ce sont ceux qui les font élire qui l’ont ! C’est contre ces promoteurs de candidats, qui gouvernent bien au chaud de la démocratie représentative, représentés par une marionnette jouant le rôle de président du pays, que le peuple doit se retourner. Ce sont eux qui gouvernent réellement et c’est leur système à eux qu’il faut secouer en extrême priorité. Mais pour que le peuple comprenne cela et démolisse les vrais piliers du système injuste, il lui faut avant toute chose la réflexion : il lui faut penser. C’est en ce sens que la « révolution véritablement révolutionnaire » sera intérieure. Pour faire trembler tout ce système, on peut certes, passer par les lois mais cela est compliqué puisque celles-ci sont écrites par les salariés directs de l’oligarchie, les hommes politiques élus. Il convient donc de réaliser un
coup d’État démocratique : la prise du Pouvoir par le peuple. En ébranlant le Pouvoir à sa base, les puissances financières qui font la pluie et le beau temps presque partout sur terre, on déstabilise leur puissance et on les empêche de bâtir et de gérer un système illusoire dont le but est de faire croire au peuple qu’il est détenteur du pouvoir en choisissant ses représentants tout-puissants. En secouant ce système capitaliste démesuré, le vicieux et tronqué système représentatif s’écroulera sur lui-même. Eh oui, sans instauration de limite dans l’accumulation de l’argent, on ne peut que générer un empire capitaliste. Empire capitaliste ne pouvant lui-même que générer un empire ploutocratique. Je le nomme l’empire ploutocapitaliste : un monde où il n’y pas de limite dans l’accumulation de l’argent et qui fait des accumulateurs faramineux de richesses les détenteurs du Pouvoir. Cette poignée de détenteurs ont un intérêt commun : rester riches pour rester au pouvoir. De là à ce que cet empire se transforme en tyrannie, il n’y a qu’un pas. Pour éviter cette dérive ou la faire cesser quand elle est s’est produite, il faut freiner l’empire, fruit lui-même d’un système où l’argent est roi. Il faut donc combattre ce système capitaliste. C’est le pilier qui permet à la ploutocratie de s’élever et de triompher. Sans instauration de limite dans l’accumulation de l’argent, l’empire capitaliste n’aura jamais de fin, il transcendera des générations de ploutocrates toujours plus avides de capitaux sociaux et de cheptels humains. Cheptels dont les membres « votent » pour leurs représentants qui sont les représentants des puissants de l’empire capitaliste.
Eh oui, après les nombreuses révolutions que l’Histoire a connues, il se pourrait bien que la prochaine soit contre les colossales et hégémoniques puissances financières.