Lettre ouverte aux policiers

La démocratie représentative est un leurre au service de la ploutocratie dont les électeurs, à leur insu, sont les complices.

 

Dans un monde où il n’y a pas de limites dans l’accumulation des richesses, les hommes politiques, la Police, les médias, l’École et même les électeurs sont d’une façon ou d’une autre les milices du pouvoir, de l’État profond. De cet État qui est derrière l’État et qui le dirige dans l’ombre. Et la particularité de cet État de l’ombre : ses sujets ignorent leur assujettissement à cet État. La plupart des gens ignorent qu’ils sont tenus par un système oligarchique. En l’intégrant sans le savoir, ils le fortifient. Tu ne sais pas ce que veut dire ploutocratie, lecteur ? Il est temps que tu te cultives un peu car tu évolues en plein régime ploutocratique ! Et si ce régime se porte bien, c’est grâce à toi puisque tu en es un parfait membre : tu l’intègres et le soutiens sans le savoir. Tu en es complice par ignorance. Cet aveuglement n’est pas sans conséquence, il est à la ploutocratie ce que le terreau fertilisant est à la plante : il offre une longue vie au régime ploutocratique. La cause de cette ignorance, c’est que tu ne veux pas connaître la vérité et ce parce que tu jouis d’un moi-pensant immature. En soutenant ce système sans savoir que tu évolues dans ses rouages, tu ressembles à habitant de la Rome antique qui n’a pas conscience d’être assujetti à l’Empire romain. Ainsi tu ne peux même pas nommer le mal qui te vole ta souveraineté ! Tu te retrouves dans une situation dangereusement floue. Tu te noies sans comprendre ce qu’il t’arrive, sans comprendre que tu es dans l’eau et qu’il te faut, pour éviter que le liquide ne pénètre tes poumons, faire un mouvement simple : sortir la tête de l’eau. 

 

J’ai parlé plus haut des forces de l’ordre. Et je vais maintenant m’adresser directement à ces dernières. Policier sous l’ère du capitalisme, sache que tu sers avant toute chose les puissants qui contrôlent l’État qui te paie. Eh oui, dans ce monde flou, tout est inversé : ce que tu crois être une démocratie n’en est pas une puisqu’elle retire le pouvoir au peuple en lui demandant de le déléguer ! Ce que tu crois être un média n’en est pas un puisqu’il désinforme. Ce que tu crois être l’État et la Police ne sont ni l’un ni l’autre non plus et il en est de même pour ce que tu crois être l’École qui n’est que l’institution des dominants du système qui formate et anesthésie le moi-pensant des élèves de façon à ce qu’ils en sortent sans comprendre tout ce que je viens de dire. Dans cette société déstructurée, la démocratie s’est dissoute dans l’omnipotence des maîtres et la soumission des peuples. Dans ce monde de repères perdus, la « démocratie » a pour mission de mettre des maîtres au-dessus des peuples au lieu d’avoir celle de leur offrir le pouvoir : légiférer ou contrôler les législateurs. L’École a pour mission de préparer le futur travailleur-consommateur-électeur au lieu de lui enseigner à être acteur de la démocratie en participant au processus législatif. Les médias ont deux grands objectifs : manipuler le peuple en lui faisant croire qu’il est en démocratie et en lui permettant de suivre les campagnes électorales des candidats de l’oligarchie au lieu de l’aider à comprendre ce qu’il se passe dans le monde, c’est-à-dire à comprendre qu’il n’est souverain en rien et qu’il se fait voler le pouvoir par les puissants qui s’achètent les médias. Le but des « médias » est donc de focaliser le peuple sur le récit pour qu’il se détourne du réel. Ils dictent aux gens ce qu’ils doivent croire et ne pas croire, ils focalisent leur attention sur des sujets autorisés et insignifiants au regard de ce qui se joue vraiment dans le monde. L’État se charge de maintenir ce système et de privilégier les intérêts des puissants en feignant de se préoccuper du bien commun. Et enfin, la Police a pour mission principale de défendre le système oligarchique en place au lieu d’assister les citoyens et de les protéger. Dans un monde où il n’y a pas de limites dans l’accumulation des richesses, les hommes politiques, l’École, la Police, les médias, l’État finissent d’une façon ou d’une autre dans les mains des plus riches. Dans l’empire capitaliste, la démocratie est à l’image des médias : un leurre. Par conséquent jeune fille, jeune homme, si tu aimes l’humanité et que tu désires la protéger, n’intègre pas les forces de l’ordre ! Si tu désires faire grandir la conscience des enfants et former les futurs citoyens de demain, n’intègre pas l’Éducation nationale ! Si tu veux vraiment informer le peuple et lui expliquer tout cela, ne deviens pas un journaliste du système, deviens en un vrai : une personne qui n’est pas rémunérée par des puissances financières colossales ou par l’État qui n’est autre que le garant de ces puissances ! À défaut de quoi, tu ne seras rien d’autre qu’un pur milicien de l’empire plouto-capitaliste qui a une tout autre utopie que celle dont rêvent les peuples : dominer toujours plus le monde et ses habitants. Eh oui, lecteur, l’utopie pour ceux qui sont en haut de la pyramide n'est pas la même que celle de ceux qui sont en bas. Les premiers veulent rester là-haut et continuer d'assujettir les seconds, qui eux, veulent au contraire plus de souveraineté. Tu sais, lecteur, on entend souvent l’idée selon laquelle des puissants de ce monde sont en train de couver l'œuf qui fera éclore un gouvernement mondial. On dit que ce projet est un projet d’asservissement des populations. Je pense que dans un monde où les peuples sont toujours plus connectés entre eux grâce au progrès numérique, un tel projet peut-être intéressant, à condition qu’il s’agisse d’une « démocratie mondiale ». En revanche, un tel projet est exécrable et à combattre fermement s’il s’agit d’une ploutocratie mondiale, d’un monde où règne le totalitarisme numérique, d’un empire communiste et autoritaire ou simplement d’un gigantesque gouvernement terrestre où les humains choisissent leurs représentants sans avoir leur mot à dire sur les règles de la représentation !