Terrorisme scientifique


L'étymologie du mot « science » vient du latin scientia qui veut dire « connaissance » et du verbe scire qui veut dire savoir. Aussi, le premier de tous les savoirs d’un être pensant est de savoir qu’il ne sait rien. Il faut en effet commencer par savoir que l’on ne sait rien pour finir par savoir quelque chose. Dès lors, le scientifique qui censure la vision scientifique d’un confrère, offense la science de deux façons : d’abord parce qu’il empêche la science d’avancer et ensuite parce qu’il se prétend scientifique.


La société pharmaco-punitive s’appuie sur un prétexte sanitaire. Elle s’appuie donc sur une branche scientifique : la médecine. Ceci n’est absolument pas une remarque sans importance puisque la société occidentale est sur une pente savonneuse en ce qui concerne la science. En effet, elle a tendance à la sacraliser, à en faire une religion. C’est-à-dire quelque chose qui ne peut et ne doit pas être remis en question. Ce qui est pour le moins cocasse puisque la science évolue dans l’expérience et la contradiction. En effet, si la science est une méthode de recherche, le scientifique est un chercheur. La science est donc la perception, la compréhension et l’interprétation des lois de l’univers par la conscience et l’intelligence humaine. Je répète : la science n’est pas les lois de l’univers mais la perception humaine de ces lois à un moment donné de l’histoire. C’est l’ensemble supposé des connaissances à un moment de l’histoire humaine. Elle découle de notre entendement. Elle n’est donc pas figée. Elle évolue chaque jour puisque chaque jour, nous autres les humains, comprenons ou croyons comprendre un peu plus les lois de l’univers. Évidement, nous ne remarquons pas ces évolutions scientifiques au jour le jour puisqu’elles sont minuscules. Mais mises bout à bout, elles changent totalement notre vision du monde d’un siècle à l’autre. Et parfois même d’une décennie à l’autre. Dès lors, le fait d’empêcher un scientifique de vulgariser une étude ou une hypothèse, ou d’en contrer une autre, est l’attitude la plus anti-scientifique qui soit. Une telle attitude est à la science ce que le terrorisme est à la religion : une chasse aux « infidèles » aux dogmes. Eh oui, une théorie scientifique ne doit pas devenir un dogme qu’il est interdit de remettre en question scientifiquement. Sinon, c’est la science qui stagne et l’anti-science qui progresse. Croire aveuglément à une thèse ou à une étude scientifique, c’est-à-dire, interdire toute critique scientifique de cette thèse ou de cette étude, ce n’est pas de la science, c’est même précisément le contraire : c’est de l’idéologie scientifique. Pire du culte. Quand le discours des scientifiques devient parole d’Évangile, leurs théories ou même leurs simples pensées deviennent des « dogmes sacrés », les remettre en question revient à être anti-science et alors c’est le début du terrorisme scientifique : une dérive qui fait de certains scientifiques des prophètes et d’autres des mécréants : des charlatans ou des hérétiques. Le risque est alors grand de vivre dans un société orwelliene, une société où le sens des mots est inversé et où quiconque a une attitude anti-scientifique taxe d’anti-science celui qui a une démarche scientifique. C’est la raison pour laquelle j’appelle terrorisme scientifique ou inquisition scientifique le fait d’interdire, de marginaliser, de détruire socialement, de pathologiser, celui qui remet en question un dogme scientifique, scientifiquement. L’anti-science, ce n’est pas de remettre en question un dogme scientifique, c’est empêcher les gens de le faire. Et le jour où le complosophisme, c’est-à-dire le terrorisme intellectuel, touchera la science, alors nous pourrons dire que la science est la nouvelle religion. Nous en sommes proches.

Si vous faites de la science une religion, ne vous étonnez pas de l’apparition du terrorisme scientifique. Si vous faites de la science une religion, alors nombre de scientifiques seront des terroristes scientifiques à leur insu en cela qu’ils empêcheront quiconque de remettre en question les dogmes scientifiques, c’est-à-dire d’adopter une attitude scientifique. Et alors ils seront à la science ce que les terroristes et autres fanatiques sont à la religion : le contraire de ce qu’ils prônent. Et j’oserais presque dire à ces gens qui n’ont de scientifique que la blouse et qui font de la science une sorte de religion, que leur comportement qui consiste à interdire et censurer tout discours scientifique discordant est un blasphème fait à la science ! Un véritable blasphème. Le nouveau veau d'or en ce début de 21e siècle sera peut-être bien la blouse blanche. Mettre scientifiquement en doute une expérience ou une théorie scientifique, c'est honorer la science qui progresse dans la remise en question, dans le doute méthodique, et qui requiert qu’on ne l’apprenne pas aveuglément. Je le répète : mettre scientifiquement en doute la science à un instant t, c'est-à-dire l'interprétation des lois de l'univers que les hommes font à un moment donné de leur histoire, c'est honorer le don le plus précieux que nous a fait l’univers : ce moi intérieur qui nous rend capables de le regarder en doutant, ou ce qui est pareil, en pensant. Mieux, c’est rendre hommage à l’univers qui nous permet cette prouesse de l’observer en pleine conscience : de l’observer avec les yeux de l’esprit.

 

J’ai dit plus haut que la science était la perception et l’interprétation des lois de l’univers par notre conscience et notre intelligence. Je crois que la dérive scientifique naît entre autres du fait que les écoles scientifiques ont négligé l’aspect « conscience » et ont tout misé sur l’aspect  « intelligence ». C’est-à-dire qu’elles ont, des décennies durant, sélectionné des élèves, les futurs scientifiques, en se concentrant uniquement sur certaines dimensions de l’intelligence, notamment la logico-mathématique et la mémoire, et ont mis totalement de côté ce qui fait pourtant le vrai homme de science : le doute. Le doute, cet esprit critique, est le fruit du moi-pensant, c’est-à-dire du moi intérieur capable de comprendre quand il a compris ou quand au contraire il n’a pas compris, ce moi capable de réaliser des prises de conscience. En d’autres termes, on a sélectionné les élèves en privilégiant l’intelligence au détriment de la conscience. Pire, en anesthésiant cette dernière. S’il est vrai que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme[1] », force est de constater que ce n’est aussi que répétition et dogme. Je répète, science sans conscience n’est que récitation et dogme, c’est de la poésie ! Les « médecins poètes » ont 10/10 en poésie mais n’ont rien compris aux « poèmes » qu’ils se sont contentés d’apprendre sans comprendre. Science sans conscience est matière à dérive et risque tôt ou tard de tourner au culte : remplacer la toge par la blouse blanche. Science sans moi-pensant mature, ou ce qui est pareil, sans conscience, virera tôt ou tard à l’anti-science. En effet, tout ce que sait le vrai scientifique c’est qu’il n’est pas omniscient. De là commence son désir d’en savoir plus sur les lois de l’Univers. Celui qui est réellement conscient qu’il n’est pas omniscient ne peut censurer la vision scientifique divergente d’un confrère. Au contraire, cette dernière l’intéresse. Bref, je soutiens qu’un scientifique qui n’est pas un minimum philosophe, c’est-à-dire qui ne sait pas que tout ce qu’il sait, au fond, c’est qu’il ne sait rien, n’est pas un vrai homme de science et de connaissance. Et je suis certain que les plus grands hommes de science ont toujours été et seront toujours des personnes dotées non seulement d’une intelligence supérieure à la moyenne mais aussi d’un moi-pensant développé. Moi-pensant qui est le père de la curiosité, de l’esprit critique, de l’éveil de la conscience, qui comprend quand il a compris ou quand il n’a pas compris et qui veut comprendre. L’authentique scientifique n’apprend pas aveuglement la science de son époque.  C’est-à-dire les connaissances de son temps. Il en cherche les failles éventuelles à la manière de Descartes[2] et c’est seulement après ce travail critique qu’il cautionne les dogmes de son temps : cet esprit sage sait que la science avance ainsi. L’époque a démontré que ceux qui avaient suivis des cursus scientifiques n’ont pas tous les « ressources intérieures » pour réaliser ce travail authentiquement. C’est-à-dire pour lutter contre la soumission intellectuelle qui est le fait de se soumettre aveuglément au récit et donc aux leçons apprises comme des poésies : par cœur. Bref, l’époque a montré que les scientifiques véritables étaient rares. Même quand ils avaient des blouses blanches.

 

Ce chapitre sur la science n’est pas sans importance au regard de ce qui nous intéresse ici, c’est-à-dire l’autoritarisme. En effet, si vous faites de la science la nouvelle religion, alors il suffira au Pouvoir de prôner la science pour faire passer des lois absurdes, autoritaires, et pour exiger des gens une obéissance et une soumission aveugles à l’autorité. En témoignent l’expérience de Milgram et les réflexions du psychologue lui-même au sujet de l’attitude des cobayes qui pensaient se prêter à une expérience portant sur les effets de la douleur sur la mémoire : « Nombre de nos participants jugent de leur conduite en la situant dans un contexte plus large qui est bénéfique et utile à l’humanité, la recherche de la vérité scientifique. Le laboratoire de psychologie peut à bon droit revendiquer son caractère de légitimité, il rassure et met en confiance ceux qui viennent y participer à une expérience. Une action aussi blâmable en soi que le fait d’administrer des chocs douloureux à un inconnu acquiert une signification totalement différente quand elle se déroule dans ce cadre[3] ».

Je le répète, si vous faites de la science la nouvelle religion, alors il suffira au Pouvoir de prôner la science pour instaurer un régime autoritaire. Eh oui, si les anciens monarques se referaient à Dieu pour justifier leur pouvoir, les nouveaux rois, ces oligarques qui font la pluie et le beau temps dans l’empire capitaliste, prôneront la science pour justifier leur omnipotence : la société pharmaco-punitive en a témoigné, comme en témoignera la société écolo-répressive. Faire de la science une religion, c'est non seulement anti-scientifique mais dangereux, c’est offrir de nouvelles cartes aux tyrans : taxer d’anti-science les opposants au régime pour les mettre au ban de la société. Quand la politique confisque la science, c’est le triomphe de l’idéologie scientifique, c’est-à-dire de l’interdiction de remettre en question telle ou telle étude scientifique. Et c’est alors que la science est utilisée comme prétexte pour faire avancer l’agenda des puissants qui ont la main mise sur le politique. Si autrefois le pouvoir utilisait la religion pour assurer et assumer son omnipotence, désormais il utilise la science. Les recettes sont les mêmes, seuls les ingrédients changent.

 

Pour conclure ce chapitre où j’explique qu’ériger la science en religion conduira tôt ou tard au terrorisme scientifique, je t’avertis, lecteur, que du terrorisme scientifique découleront autant de types de terrorisme qu’il existe de sciences. En effet, du terrorisme scientifique découleront le terrorisme médical, écologique, psychologique, biologique etc. La société pharmaco-punitive qui a fait régner la terreur sanitaire en a témoigné : l’extorsion de consentement sur la vaccination relève moins de la médecine que du totalitarisme. Mes propos ne sont pas exagérés mais réfléchis. Je répète : l’extorsion de consentement n’est pas d’ordre médical, mais mafieux. Et le fait de contraindre des gens à boire un café assis, à leur interdire de faire plus de dix kilomètres de leur domicile, à porter un masque dans la forêt ou sur la plage, à rester « dynamique » sur le sable, à rentrer chez soi avant un couvre-feu, à limiter le nombre de convives à table, à interdire de rendre visite aux grands-parents en maison de retraite, à ne pas embrasser la main d’un proche en vie à l’hôpital etc., tout cela n’a rien à voir avec la santé. C’est du terrorisme sanitaire exploité par un état autoritaire. Voilà tout.

Alors médecins, expliquez-moi comment fonctionnent l’ARN messager, la propagation des virus, les anticorps etc. : j’ouvre grand mes oreilles. Quant à moi, je vous explique comment fonctionne le totalitarisme au 21e siècle, ouvrez grand les vôtres : en s’accaparant la Médecine ! Eh oui, les prétendus « antivax » ne refusent pas seulement un produit douteux, ils refusent aussi le totalitarisme en ne se soumettant pas aveuglément au récit et aux ordres de l’autorité. 

 

[1] Rabelais. Pantagruel

[2] Descartes 

[3] Soumission à l’autorité. Stanley Milgram