Plafonner l’accumulation des richesses : une urgence ?

Un monde sans aucune limite de l’accumulation des richesses est absolument incompatible avec un monde où le peuple a le pouvoir, c’est-à-dire avec la démocratie. Pour que cette dernière s’épanouisse sainement, il faut soit abolir l’argent, soit plafonner l’accumulation des richesses. Je plaide totalement en faveur de cette deuxième proposition. Sinon, que personne ne s’étonne que celui qui a le plus de pouvoir d’achat finisse par devenir celui qui a le plus de pouvoir tout court et s’organise avec les autres puissants ou, ce qui est pareil, les autres riches du monde, pour défendre leurs intérêts, c’est-à-dire pour maintenir ce système où la limite de l’accumulation des richesses n’existe pas et où le peuple élit son maître ; maître choisi en amont par lesdits riches, ladite caste ploutocratique. À défaut de quoi, que personne ne s’étonne que l’État, l’École, la Police, les médias, les matières premières et essentielles au fonctionnement des industries soient, d’une façon ou d’une autre, entre les mains des plus riches. À défaut de quoi, que nul ne s’étonne que la démocratie se porte mal, pire, qu’elle ne se porte pas du tout ! Que nul ne s’étonne qu’un « État » naisse dans l’État et qu’il le pilote. Un État de l’ombre qui pilote les gouvernements à l’écart de la Justice, à la faveur des mouvements qu’il alimente et qui illusionnent bon nombre de citoyens. Un État caché qui a tellement la main mise sur l’État officiel que tout dans ce dernier est à l’avantage des puissants et que le « récit » est tellement opposé au « réel » que le peuple finit par perdre confiance envers son gouvernement, ses forces de l’ordre, ses médias, pire, qu’il finit par vomir toutes ces institutions.