La faute au peuple ?

En réalité, je n’en veux pas tant que cela aux riches, je dresse seulement un constat. Les ultra-riches de ce monde ne sont que des humains et ils se comportent comme tels, avec leurs faiblesses. Ils finissent par s’acheter le pouvoir et représenter un réel frein à la démocratie. Mais ils ne sont pas les seuls responsables de la pseudo-démocratie dans laquelle nous baignons actuellement. Le peuple qui entretient ce système sans être capable de se demander si c’est un système juste ou injuste, l’est tout autant ! Les tyrans existent à cause des peuples qui les maintiennent en place, avait remarqué La Boétie, et les pseudo-démocraties représentatives existent pour la même raison. Elles existent à cause des peuples incapables de douter une seconde de l’authenticité de leur démocratie.

Je n’en veux pas au « roi », il a été un nourrisson comme chacun de nous l’a été. Un petit bout d’homme innocent tétant d’instinct sa maman sans comprendre ce qu’il faisait. Le « roi » n’est qu’un humain et comme tout humain, il est inéligible de naissance. Alors à qui est-ce que j’en veux ? À tous ces aveugles, ces fainéants fatigués d’ouvrir les yeux et dont la paresse intellectuelle en fait des êtres indifférents à ce que je dénonce ici, c’est-à-dire des moutons qui maintiennent en place ce système électoral conçu pour offrir le pouvoir aux plus riches et qui s’en prennent à ceux tentant de leur ouvrir les yeux ? Non plus, car ils ont été, eux aussi, ces petits nourrissons innocents. En fait, je me dis qu’ils ne savent pas ce qu’ils font, et si je leur en veux, c’est moins parce qu’ils choisissent leur « roi » en pensant évoluer dans une réelle démocratie que parce qu’ils sont incapables de se demander si en procédant ainsi, ils évoluent réellement en démocratie ou non. En fait j’en veux aux gens parce qu’ils ne pensent pas, parce qu’ils se comportent en parfaits fainéants ! Alors certes, le riche qui s’achète le monde et le pouvoir est un saligaud, le « représentant » du peuple qui se laisse corrompre par ce riche et qui fait croire au peuple qu’il le représente alors qu’il représente avant tout les intérêts dudit riche qui l’a fait élire, a vendu son âme, mais toi, peuple, es-tu es bête au point de croire posséder un quelconque pouvoir en choisissant ton maître ? Quand comprendras-tu que dans un système où tout s’achète et où il n’y a pas de plafond dans l’accumulation de l’argent, la démocratie est chose impossible ?

Si le monde est rongé par les magouilles et les tricheries, lecteur, ce n’est pas tant à cause des complots, des comploteurs et des abus de pouvoir mais surtout à cause de ceux qui ne vivent pas pour la vérité et donc pour se demander s’ils ne seraient pas victimes de toutes ces choses. Si le monde est dangereux à vivre, lecteur, c’est à cause de ceux qui « dorment » ! Le monde n’est pas tant dangereux à vivre à cause des tyrans qui tyrannisent ou qui projettent de le faire mais à cause de ceux qui ne se demandent pas s’ils ne seraient pas les victimes d’un tyran ou d’un projet tyrannique en couveuse dans les coulisses du pouvoir. C’est-à-dire à cause de ceux qui, de par leur paresse intellectuelle, paresse due elle-même à un moi-pensant immature, regardent les tyrans tyranniser ou projeter leur tyrannie et laissent faire. De même que la démocratie n’est pas en danger à cause des riches qui l’ont volée mais à cause des esprits obtus ou incultes qui se fichent autant de comprendre la définition du mot « démocratie » que de connaître la véritable nature de leur régime politique, de même, la ploutocratie ne triomphe pas tant à cause des riches oligarques qui dominent grâce à leurs fortunes mais à cause de ceux qui ne sont pas capables de se demander s’ils sont réellement en démocratie ou s’ils ne sont pas dans un autre régime. À cause de ces esprits soumis et conformistes qui de par leur sens critique limité, ne comprennent pas qu’un monde où la quasi-totalité des richesses sont concentrées dans une poignée de mains, ne peut qu’engendrer un régime ploutocratique. Bref, à cause de la masse qui, de par une paresse intellectuelle, un désintérêt pour la recherche du vrai, entretient par ignorance la ploutocratie en place.