Des philosophes complotistes ?

Le premier qui, dans un pays donné, s’avisa de dire aux gens que la démocratie c’est de choisir ses représentants sans contre pouvoir sur leurs décisions et qui trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la pseudo-démocratie représentative du 21e siècle. Et le premier qui, dans ce même pays, s’avisera de rétorquer, je ne suis pas d’accord avec cette conception de la démocratie, sera le premier fondateur de la démocratie véritable.

 

Une fois admise la définition de la démocratie comme un système dans lequel le peuple a le pouvoir, il reste à vérifier sa mise en œuvre dans les faits. Tout citoyen voulant savoir s’il évolue en démocratie ou non devra se demander comment il conçoit « avoir le pouvoir ». Et par conséquent se demander : « L’ai-je quand je choisis ou l’ai-je quand je choisis celui qui choisira pour moi ? ». Débattre de la notion de « démocratie » induit donc inévitablement de débattre de la notion du choix. Eh oui, débattre de la question de savoir si l’on est en démocratie ou non sans se demander auparavant ce que signifie « avoir le choix » ou « avoir le pouvoir » n’a aucun sens ! Si après s’être posé sincèrement cette question, une personne estime qu’elle a le pouvoir quand elle choisit les directions que prendra son pays et non quand elle choisit celui qui choisit à sa place l’avenir du pays sur une période donnée, alors elle peut affirmer en toute cohérence qu’aujourd’hui en France, le peuple n’évolue pas en démocratie ! Et personne n’aura le droit de lui dire qu’elle se trompe ! Personne n’a le monopole de cette définition. Au contraire, tout le monde a le droit et le devoir de l’examiner. Surtout dans un système qui se prétend démocratique ! Et que constate-t-on ? Que celui qui ose s’interroger sur cette définition, en d’autres termes, que celui qui fait véritablement son devoir démocratique, passe pour un conspirationniste ou un populiste ! Je le répète, si la démocratie c’est « le pouvoir du peuple », c’est au peuple qu’il incombe de définir ce mot, c’est la moindre des choses ! Enfin quoi ? Le peuple qui n’a déjà aucun pouvoir en matière de législation, n’a de surcroît même pas le droit de définir ce mot ! Mais de qui se moque t-on ? J’aimerais clore ce chapitre sur la définition du terme « démocratie », en répondant à tous ceux qui traitent de « complotistes » ceux qui osent s’interroger sur ce qu’est la démocratie, une chose que j’ai dite ailleurs[1], à savoir que dans une société, celui qui recherche les éventuels complots a un rôle important et salutaire pour le bien commun. En effet, s’il est populiste ou complotiste d’affirmer que choisir son maître est une effraction à la démocratie, alors Rousseau et bien d’autres penseurs qui ont immensément influencé la philosophie ont été de grands populistes et de sacrés complotistes ! Eh oui, si prétendre que la démocratie ne revient pas à choisir son représentant tout-puissant ou que le pouvoir ne se délègue pas, c’est être complotiste, alors nombre de grands penseurs sont les plus grands complotistes de tous les temps ! 

 

[1] « Dans une société saine, dans une société non rongée par les tabous, il est normal de chercher à débusquer les tricheurs. Dans une société saine, on ne traite pas de conspirationnistes ceux qui se tiennent prêts à l’éventualité que des complots existent. Dans une société saine, ces derniers, tels des guetteurs au sommet d’une tour de garde, sont qualifiés de lanceurs d’alertes et ont un rôle reconnu ! Je crois même qu’ils se nomment journalistes. Aujourd’hui, dans ce monde où tout est inversé, ceux que l’on nomme journalistes ne jouent pas ce rôle de guetteurs, pire, ils traquent ceux qui le font ! Dans une société saine, les traqueurs de complots sont respectés, considérés, remerciés et protégés ! Ceux qui tentent de chercher les complots sont aujourd'hui considérés comme des illuminés par la bien-pensance et par le discours dominant, qui est, je le répète, rien d’autre que le discours des dominants, alors que ce qu’ils font est noble et crucial pour la Cité et pour le peuple tout entier. Que dis-je, ils sont non seulement utiles aux hommes du présent mais aussi pour la postérité ! ». Je suis votre voix