J’ai parlé de censure, tâchons d’approfondir un tant soit peu le sujet. Sache, lecteur, qu’il existe divers moyens d’empêcher une personne d’exprimer ses pensées : soit on la censure franchement, c’est-à-dire on la met au « cachot des idées » : on ne lui donne jamais la parole, on l’élimine de la scène publique, soit au contraire on l’invite pour mieux la ridiculiser, la déstabiliser devant un parterre de persifleurs fustigeurs. Cela dans l’unique but de la décrédibiliser. La diabolisation, la moquerie, la diffamation, sont des armes mortelles aux mains de la « bien-pensance » soutenue par les chaînes audiovisuelles. Combien de philosophes, de chroniqueurs, d’artistes ou de scientifiques de renom, après être tombés dans des traquenards médiatico-sophistes, passent pour des charlatans, des illuminés, des séniles, bref de dangereux personnages qu’il faut chasser ? Le but de ces guets-apens médiatiques est de les mettre à mort socialement pour que les questions qu’ils soulèvent et qui dérangent la doxa soient étouffées et cela afin que cette doxa ou, ce qui est pareil, le récit des puissants, poursuive tranquillement son but ! La « censure par le piège », méthode plus sournoise, a bien pour but la mise à mort sociale. C’est une véritable censure car il s’agit hypocritement de faire croire à une personne qu’on l’invite pour débattre alors qu’on la fait entrer dans une arène comme un pauvre taureau : pour la lyncher ! Et le pire, c’est que dans cet acte de malhonnêteté et de lâcheté absolues, le but ultime est de faire croire au pauvre public endormi et manipulable qui assiste au lynchage derrière son écran, qu’il s’agit bien d’une « bête dangereuse » qu’on a fait entrer dans l’« arène », sur le plateau de télévision. Une bête qui a envie d’encorner tout le monde ! Alors cette pauvre bête qui était venue débattre, partager ses prises de conscience et avancer vers la vérité est deux fois puni : une première fois par les « flèches » qui traversent sa peau — accusations diffamatoires, questions orientées, questions pièges etc. — et une seconde fois parce que la masse la boycottera sans savoir qu’elle le fait parce qu’on l’a manipulée pour qu’elle le fasse : elle considérera la victime de ce terrorisme médiatique comme un dangereux personnage, refusera de débattre avec elle ou d’écouter ses arguments et jubilera même à chaque flèche qu’on lui envoie. L’objectif de cette corrida médiatique est donc double : lynchage de la vérité et enfumage de l’auditoire. Le tout, pour que la version officielle, celle des dominants du moment, ne soit pas remise en question, et cela pour que leur agenda se déroule comme prévu. Cette corrida médiatique n’est autre qu’un spectacle où l’invité anti-doxa est reçu pour se faire lyncher par les avocats du système : des pseudo-journalistes absolument pas neutres et donc non objectifs, feignant d’inviter une personne pour écouter ses idées mais qui l’attirent en réalité dans un procès public déguisé en interview. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la plus grande victime de ce traquenard est en réalité l’auditorat. L’unique but des pseudo-journalistes dans cette affaire est de formater le public : le convaincre que l’invité est fou, idiot, dangereux, anti-progrès etc. Le tout en se fichant totalement de ce qui intéresserait des journalistes authentiques : mettre en lumière la réalité aux yeux du peuple, l’informer.