Invente ton propre jeu !

Prends conscience que tu joues à un jeu, lecteur ! Tu es né dans un système où l’on te demande de choisir ton chef sans te demander si ces règles de jeu te conviennent ou pas ! Réveille-toi et écris les règles de ton propre jeu avec les autres joueurs : tes concitoyens ! Car celui auquel tu t’adonnes tous les cinq ans n’est pas juste ! Eh oui, dans une société véritablement juste, avant de demander aux gens de choisir leur chef, on leur demande de choisir leur système, c’est cela jouir véritablement du pouvoir, mieux, être souverain de sa vie ! Dans un système sain, avant toute chose, les gens se mettent d’accord sur la signification de « démocratie ». Que l’on demande au peuple s’il préfère choisir celui qui choisira pour lui pendant cinq ans ou s’il veut choisir tout court, on constatera que, bien qu’il ne soit pas souvent très éveillé, il n’est pas complètement fou : il optera pour le vrai choix, le vrai pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir de décider ce qu’il mangera pendant cinq ans et non le droit de choisir celui qui préparera pour lui le menu de ces cinq années à venir ! On verra que le peuple choisira le jeu auquel il veut jouer et ne se contentera pas de pouvoir seulement déplacer les pions d’un jeu que d’autres ont inventé en amont sans son consentement. 

Si tu joues à un jeu dont la règle fondamentale stipule que tu dois choisir celui qui choisira les règles dudit jeu sans avoir aucun recours sur ce qu’il fait ; si on te dit que ce jeu se nomme « démocratie » et que tu commences à t’en lasser sérieusement, cesse de te plaindre de ses règles qui ne sont pas écrites par toi et les autres joueurs, quitte le jeu ! Eh oui, si le jeu auquel on te fait jouer depuis ta naissance offre la victoire à ceux qui ont écrit les règles et qu’en ce sens il ne t’a jamais amusé mais a même fini par t’agacer, sors et trouve-toi un nouveau jeu, invente le tien ! Quand tu te plains des mauvaises lois tout en restant dans ce système de démocratie représentative, maintenue grâce à ton pseudo-vote, tu ne fais rien d’autre que continuer à jouer à un jeu qui te condamne à subir ses mauvaises lois et à t’en plaindre. Quitte donc ce jeu ! En restant dans la plainte, tu ne t’en émanciperas jamais. Pour te libérer d’un jeu, il te faut faire une seule chose : méditer sur ce que ses règles t’apportent. Ce n’est qu’ainsi que tu prends conscience que tant que tu les suis, tu te condamnes toi-même à être perdant. Eh oui, peu importe le jeu auquel tu joues, citoyen, penser, c’est entrer en résistance. Cesse d’être un enfant qui s’acharne à jouer à un jeu qui le frustre à cause de ses règles qui le font perdre à chaque fois et offrent la victoire toujours aux mêmes ! Ne sois pas naïf et comprends que si tu t’ennuies dans ce jeu c’est parce que tu acceptes de jouer avec des règles écrites par d’autres. Deviens adulte, pense à tout ce que je viens de dire là et invente ton propre jeu avec les autres joueurs ! Celui auquel jouaient les Athéniens il y a plusieurs siècles et qu’ils nommaient « démocratie » par exemple. Ce jeu qui leur donnait le pouvoir d’en écrire eux-mêmes les règles. Car pour l’instant tu joues à celui que les puissants ont concocté dans leur intérêt : le fait que tu sois perdant n’a rien d’étonnant. Ce qui étonne en revanche, c’est que tu persistes dans un jeu sans comprendre qu’il est conçu pour faire de toi le grand perdant. Pour l’homme au moi-pensant mature, pour l'adulte véritable, tu te comportes comme un enfant. Non pas tant parce que tu obéis aux « règles parentales », celles des élus, mais parce que tu n’as pas les « ressources intérieures » pour remettre en question le système qui te demande de leur obéir et pour vouloir bâtir le tien. L’adulte véritable, celui qui a les ressources intérieures pour remettre en question l’autorité et son discours, la doxa, les règles, les habitudes, et donc le régime politique qu’il subit, ne te juge pas mais tente de te faire grandir : faire éclore ces ressources intérieures si nécessaires pour que la démocratie naisse enfin ! Ces ressources, tu les auras quand la société s’adonnera à ce que je considère comme la mission première des hommes : faire grandir leur moi-pensant !