L’empathie et le développement du moi-pensant sont les deux critères les plus importants pour choisir son représentant ! Un serviteur du peuple doté d’une petite empathie et d’un faible sens de la justice serait comparable à un homme qui, pour réchauffer les membres les plus faibles de sa meute qui dorment dehors dans froid, tente de les réchauffer avec la chaleur d’une allumette ! Un chef de meute doté d’une forme extrême d’empathie et d’un grand sens de la justice est l’équivalent d’un soleil pour ces pauvres. Un tel chef, même s’il ne sait ni lire ni écrire est plus à sa place sur le trône que tous les dialecticiens qui sortent brillamment des plus grandes écoles de politique mais qui n’ont ni grande empathie ni moi-pensant développé ! Eh oui, lecteur, imagine des chefs de meutes qui auraient le corps glacé le soir venu, sous leur chaude couette, à la pensée des individus de leurs propres meutes qu’ils auraient vus dormir dans le froid. Le corps glacé par cette empathie développée et la conscience endolorie par ce sens de la justice affuté. L’empathie et le sens de la justice sont les critères qui définissent un homme bon. Pourquoi le peuple qui élit ses maîtres ne pense t-il pas à choisir des personnes bonnes et bienveillantes ? Cela m’échappe totalement ! D’un autre côté, étant donné que nombre de citoyens préfèrent choisir le « cuisinier » qui leur fera manger ce qu’il veut, lui, plutôt que cuisinier eux-mêmes chaque jour pour les cinq années à venir, on peut se demander logiquement s’ils sont vraiment en mesure de choisir un bon chef. J’entends par là qu’au vu des grosses difficultés qu’ont les gens aujourd’hui avec la notion de souveraineté populaire, c’est peut-être faire preuve de réalisme que de penser qu’ils ne comprendront pas de sitôt les critères vraiment importants pour savoir si une personne fait un bon chef. Et le pire, c’est que tout est fait pour que cela reste ainsi. « L’homme est un animal politique », et les puissants ont eu la brillante idée d’aliéner ce peuple d’animaux humains pour qu’il se dépolitise : infantilisé, transformé en une masse idéale de travailleurs-consommateurs hébétés de façon à ce qu’il finisse par former une parfaite masse d’électeurs endormis et formatés dans l’idée que l’élection d’un chef d’Etat est un devoir citoyen, dans la parfaite illusion que cette élection leur offre le pouvoir. Pire, en se fichant de l’absence de souveraineté populaire. Dans cette perte de repères démocratiques ou dans le déni de l’absence de souveraineté, la citoyenneté se noie dans le néant et le chaos, et la confusion est telle que le peuple se dit sauvé tant qu’il lui reste un minimum de pouvoir d’achat et de liberté de consommer. Pourvu pour qu’on ne lui restreigne pas ses libertés de consommer, le peuple, cette masse de travailleurs-consommateurs, a la sensation d’évoluer en régime démocratique. Voilà comment le piège du salariat — ce grand ennemi de l’émancipation et de la souveraineté populaire — se referme sur les peuples de la terre dont la devise devient « vivre pour travailler et consommer ». Ces peuples sont tous composés d’êtres humains et sais-tu, lecteur, à qui obéissent les êtres humains avant toute chose ? À leurs instincts ! Eh oui, à ta grande surprise peut-être, les humains vivent avant toute chose pour survivre et ce, peu importe le niveau de progrès technique et technologique qu’ils ont à leur disposition. Se demander s’ils sont véritablement en démocratie ou si on leur raconte des salades depuis leur enfance n’est pas la priorité de la masse humaine. La plupart des gens sont en effet dirigés par leurs instincts, à leur insu. Les instincts ne sont pas conçus pour méditer sur cette question ni même pour se questionner. En résumé, si le peuple ne développe pas son moi-pensant, il obéira à son animalité sans le savoir et se moquera de toutes les idées émancipatrices que je développe ici. Dans cet empire de l’hyper-travail, les hommes doivent travailler pour vivre : être de braves soldats du salariat. Le salariat empêche de se pencher sur le sujet que je soulève ici. Voilà pourquoi il est primordial pour une oligarchie en place de maintenir cette société d’hyper-travail : en plus d’être un système qui la projette en haut de la pyramide, cette société d’hyper-travail est un frein surpuissant à l’effondrement de cette pyramide : à la naissance de la démocratie.
Extrait de : Je pense, donc je légifère