Au sein d’une meute de têtes pensantes, d’êtres humains, choisir son chef est absurde, mais il y a encore plus absurde : choisir son chef en se fichant de savoir s’il vit pour penser et donc pour faire triompher la vérité et la justice d’une part, et s’il vit avec une empathie développée ou nulle, d’autre part. Eh oui, lecteur, sur quels critères se focaliser pour choisir son chef ? Son « intelligence » ? Bonne idée, mais s’il est intelligent mais ne vit pas pour que triomphent le vrai et le juste, à quoi bon ? S’il est « intelligent » mais a une conscience du juste et de l’injuste proche de celle d’un animal, à quoi bon ? S’il est « intelligent » mais reste insensible devant la misère de ses frères parce qu’il n’est pas capable de ressentir leurs souffrances, à quoi bon ? S’il est « intelligent » mais détourne le regard sans remord quand ses concitoyens lui demandent justice, à quoi bon ? N'est-il pas dangereux de designer un tel individu à la tête de l’Armée, de l’Etat, des lois ? De le nommer pour qu’il choisisse pour les autres ? De lui offrir la couronne ? De le nommer représentant de tous et veilleur du bien commun ?
S’il m’était demandé de choisir entre un chef de meute doté de brillantes capacités logicomathématiques mais jouissant d’une très faible empathie et d’une conscience immature, et un autre doté d’une grande empathie et d’une conscience morale forte mais limité en capacités logicomathématiques, je choisirais sans aucune hésitation le second ! Je choisirais les « neurones miroir » comme chef de meute. Le bienfaiteur et non le haut quotient intellectuel !
Si une personne jouit d’une empathie développée et d’une conscience mature, alors c’est la plus digne pour représenter ses semblables. Cette conscience mature fera d’elle une personne ayant compris qui elle est, c’est-à-dire une personne capable de prendre conscience de l’animalité qui évolue en elle, et donc capable de la maîtriser. Du degré de conscience individuelle dépend la maîtrise de l’animalité naturelle. Mais ce n’est pas tout, cette conscience mature permet également de faire triompher la vérité et la justice. Cette conscience d’adulte, si rare dans ce monde d’adulescents et de « sauvages », couplée avec une grande empathie, fera le digne représentant du peuple : un serviteur du peuple qui représentera les citoyens avec bienveillance et altruisme !
Les pauvres sans-abris, comme toutes personnes entrant de plus en plus dans la misère, ne seraient-ils pas gagnants à avoir comme « chef de meute » une personne à la conscience mûre et dotée d’une empathie développée au lieu du « QI élevé » mais dépourvue d’empathie, d’âme et de morale ? Je t’interroge, lecteur, je te demande qui est le plus à sa place en tant que chef de la cité : celui qui sort brillamment de l’école, qui est qualifié « d’intelligent » par le système mais qui est doté d’une empathie et d’un sens de la justice presque inexistants ou le « mauvais élève » à l’empathie développée et au sens de la justice aiguisé ? Réfléchis bien, lecteur, si les sans-abris gagnaient à avoir un bienfaiteur au pouvoir, toi aussi, ainsi que la quasi-totalité du peuple, même si vous ne dormez pas dans la rue, seriez gagnants à l’avoir ! Les seuls perdants seraient ceux qui gagnent dans la société actuelle : ces gens couronnés qui font le pluie et le beau temps dans le pays : les oligarques, les bourgeois qui en sont les meilleurs avocats et quelques autres puissants !
Extrait de : Je pense, donc je légifère