Peuple, en choisissant celui que tu portes à la tête des armées de ton pays, celui qui pourra signer des traités cruciaux avec d’autres pays, celui qui pourra prendre des décisions qui influeront sur la vie de tous les citoyens et de leurs enfants, tu te comportes comme un aveugle ! Celui qui a compris qui était l’être humain sait que faire cela est de la pure folie. Les aveugles, naïfs comme des enfants, évolueront fièrement dans un système où l’on choisit son chef sans comprendre que s’ils tombent dans le ravin, c’est parce qu’ils choisissent celui qui choisira le chemin qu’ils devront emprunter : celui-là même qui les fait courir au bord de la falaise !
Peuple, je suis convaincu qu’il ne devrait être permis à aucun homme de s’assoir sur le trône. Cependant, s’il s’avérait qu’il n’y a pas d’autres alternatives que d’évoluer dans un système où l’on choisit son représentant, alors tu devrais éviter de chercher à tout prix du côté des prétendument plus intelligents mais prospecter du côté des plus sages ! J’aime l’idée de Platon et de ses « rois philosophes ». Dans un système où un chef doit gouverner, il est logique que ce soit le meilleur, le plus apte, pour occuper cette fonction. Quand elle est authentique, l’aristocratie — le meilleur au pouvoir — est un système qui se défend parfaitement mais encore faut-il qu’elle le soit, authentique ! Dans l’utopie de Platon, les philosophes étaient rois. Pour ma part, s’il n’est pas possible de se passer du système représentatif, alors à l’instar de Platon, je suis en faveur des « philosophes rois ». Même si je dois admettre que dans ma véritable utopie, les citoyens sont philosophes, ils jouissent d’un moi-pensant mature et choisissent par conséquent tous ensemble leurs lois et non leurs rois. Ce qui, j’en suis certain, plairait certainement au disciple de Socrate !