Penses-y sérieusement lecteur : donnerais-tu les commandes d’un pays, d’une armée, d’une économie à un enfant de huit ans parce que son quotient intellectuel serait celui d’un génie ? Qui serait d’accord pour mettre un tel enfant à la tête de tout le peuple seulement parce qu’il est capable de résoudre des équations d’Einstein ou de Newton en quelques secondes ? Donnerait-on le pouvoir à un « chien savant » ? Non bien sûr ! Alors pourquoi le délègue t-on d’office à ceux qui sortent brillamment des grandes écoles sous prétexte qu’ils sont les plus aptes à gouverner, sans se demander s’ils sont sages ? J’avoue que cela m’échappe totalement. Si les citoyens n’ont jamais médité sur ce que je viens de dire, c’est grave ! Il est déjà grave qu’ils démissionnent de ce qu’il y a de plus important : les affaires politiques et, même en démissionnant, c’est-à-dire en choisissant celui qui aura la mission de s’occuper de ces choses-là, ils le font de la pire des manières possibles : tels des aveugles, tels les « poissons de Lorenz » qui choisissent comme guide le poisson sans cervelle, ils élisent des maîtres sans considération pour les critères qui comptent vraiment !
Je suis navré, peuple, mais je dois t’ouvrir les yeux sur le fait que tu es démissionnaire, aveugle et inconscient ! Tu ne confierais pas ton nourrisson à un singe quand bien même ce dernier serait un génie d’un point de vue cognitif, un singe savant, n’est-ce pas ? Mais tu trouves normal, pire, tu es fier de placer ton pays, c’est-à-dire tous les enfants présents ainsi que tous ceux qui sont en conception, sous la responsabilité d’une personne — un grand singe qui plus est — prétendument plus « intelligente » que la plupart des concitoyens !