Le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd'hui le meurtre des êtres humains. [1]Léonard de Vinci
De même que l’adulte est supérieur au nourrisson, l’Homme est supérieur à l’animal et c’est ce qui lui confère des obligations envers lui
Nous avons, humains, la capacité de nous demander si nous sommes supérieurs aux animaux ou non. Selon moi, cette capacité nous rend supérieurs intellectuellement à eux. Le terme « supérieur », en ce qui concerne la comparaison entre les hommes et les animaux ne m’effraie pas. Même certains extrémistes du courant antispéciste attendent au tournant tous ceux qui utiliseront ce terme pour les rendre responsables de toutes les souffrances animales. Quand je dis que l'être humain est supérieur aux animaux, je parle d’une supériorité précise : la conscience. Les humains sont supérieurs aux animaux pour la même raison que l'adulte est supérieur au nourrisson : ce dernier est incapable de faire l'expérience du Cogito : prendre conscience de son existence en tant que sujet pensant. Et pourtant, cette supériorité intellectuelle de l’adulte sur le bébé ne nous permet pas de nous moquer de son bien-être, au contraire elle nous oblige ! Il en va de même en ce qui concerne les animaux. Dans de nombreux domaines, ces derniers nous dépassent, mais il en existe d’autres où ils sont loin derrière nous. Cela se situe au niveau de la conscience, du concept, du doute, de la quête du juste, de l’esprit critique et du désir de comprendre l’Univers et ses lois. Pourquoi, nous animaux humains, n’aurions-nous que le droit de mentionner les domaines où les animaux nous surpassent et non ceux où ils sont à des années-lumière derrière nous ?
1] Leonardo, D. V., & Solmi, E. (1979). Frammenti letterari e filosofici.
Notre supériorité intellectuelle nous oblige envers les animaux
À ceux qui disent que prôner une certaine supériorité sur les animaux revient à être insensibles à leur cause, ou pire, à la piétiner, je réponds que c’est justement parce que nous sommes capables de nous demander si une attitude est juste ou non, de douter de la réponse et de vivre pour la trouver, que nous sommes capables d’être scandalisés en voyant comment sont traités les animaux aujourd’hui ! En d’autres termes, je soutiens que c’est parce que nous sommes intellectuellement supérieurs aux animaux non-humains que nous ne devons pas nous comporter comme des animaux non-humains, à savoir ne pas broncher à la vue d’autres espèces qui souffrent et nous préoccuper uniquement de la survie de notre espèce et de celle de nos petits, de notre bien-être et de celui de notre progéniture. Lecteur, que font les animaux dans les abattoirs, les cages ou les arènes, à part souffrir ? C’est parce que nous ne sommes pas des animaux quelconques que nous nousscandalisons du traitement de nombres d’animaux dans les abattoirs du monde entier. Quel autre animal que l’humain peut-il avoir envie de vomir, de pleurer et de crier à l’injustice en apprenant ce qui se passe dans les abattoirs ? Quel autre être vivant que toi, lecteur, pour s’insurger sur le fait que l’on commercialise des êtres vivants comme s’ils étaient de simples objets ? Quel autre grand singe qu’Homo sapiens peut ne pas dormir la nuit en pensant aux souffrances animales ?
Spécisme et antispécisme : les propres de l’Homme ?
Toutes les créatures de la Nature ont le même objectif : survivre — et donc repousser la mort — et transmettre la vie. Les animaux se focalisent sur leurs objectifs, ils ne se soucient pas de ceux des autres espèces. Et même quand ils le font, on remarque que c’est toujours pour une raison de survie. Œuvrer gratuitement pour un autre être vivant est une chose assez rare dans la Nature. Par conséquent, l’« animal normal » se concentre sur la survie de ses propres gènes : son corps, celui de sa progéniture, et parfois, le corps de ses semblables. Mais il existe des animaux « anormaux » dans cette Nature, des animaux qui réforment totalement les lois naturelles et qui défendent l’idée qu’il est injuste d’établir une hiérarchie entre les espèces et encore plus injuste d’y placer la sienne au sommet ! Il existe des animaux capables de dénoncer un phénomène naturel : le spécisme. Pourquoi parler de phénomène naturel ? Eh bien tout simplement parce que dans l’économie de la Nature, les lions se moquent des léopards ou des gnous, tout comme les gnous se moquent des zèbres ou des antilopes. Chacun se concentre sur ses gènes et donc sur sa propre espèce. Je crois que l’homme véritablement spéciste est celui qui se moque du bien-être et des droits des autres espèces, et que la cause profonde de cette attitude égocentrique se retrouve dans notre nature profonde, laquelle nous programme pour que nous nous préoccupions de nos gènes, de notre espèce, en faisant peu de cas des autres espèces. Voilà pourquoi l’idée selon laquelle le spécisme est un phénomène naturel me plaît. Néanmoins, la réalité est un peu plus complexe que cela. En effet, quand bien même le lionse moque du bien-être de son cousin le léopard ou de ses proies favorites, les gnous ou les antilopes, ce n’est pas un spéciste pour autant. Seul l’animal qui bien que capable de percevoir l’immoralité qu’il y a à se moquer du bien-être et des droits des autres espèces et qui finit par s’en moquer, peut-être qualifié de spéciste. Quel est l’animal capable de cela ? Nous. Je crois avoir mis le doigt sur un des éléments constituant le propre de l’Homme : le spécisme. C’est-à-dire le fait de se moquer consciemment des droits et du bien-être des autres espèces, de considérer ces dernières comme inférieures, et ce tout en ayant un cerveau capable de se convertir à l’antispécisme.
Mais, lecteur, si le spécisme est le propre de l’Homme, un autre comportement l’est tout autant : l’antispécisme. Eh oui, les animaux non-humains, bien que se comportant tous comme de parfaits spécistes, ne peuvent être qualifiés comme tels. Pour être spéciste, il faut avoir la capacité d’être antispéciste. Pour être spéciste ou antispéciste, il faut être un Homme ! L’homme est un singe, certes, mais non comme les autres : c’est un singe capable d’être spéciste ou antispéciste. Dès lors, à ceux qui soutiennent que le propre de l’Homme n’existe pas pour justifier leur position antispéciste, je dis qu’ils sont la preuve vivante qu’il existe ! Ils en incarnent un ! En fait, nous sommes intellectuellement supérieurs aux animaux car nous avons, contrairement à eux, la capacité d’être spécistes ou antispécistes.
Le plus grand spéciste est peut-être le plus grand défenseur de la cause animale
Le philosophe Peter Singer, militant pour la cause animale, veut que l’on cesse de placer l'Homme au-dessus des autres êtres vivants. En ce sens, il est la preuve vivante que l'Homme est dans certains domaines infiniment supérieur aux autres animaux. Eh oui, pour arriver à être antispéciste, il faut avant toute chose en avoir les capacités intellectuelles. C’est-à-dire avoir un cerveau humain : un cerveau capable de se demander s’il est juste que les autres espèces soient moins bien traitées et d’arriver à la conclusion que non. Il faut donc un cerveau qui s’interroge et qui vit pour chercher les réponses à ses interrogations : un cerveau qui médite sur l’univers et qui est motivé par la recherche de la vérité. Ce dont je parle a toute son importance. En effet, être capable de se demander s’il est juste ou non que les autres espèces que la sienne aient moins de droits exige une sacrée aptitude à la réflexion. Cette aptitude, nous, Homo sapiens, nous en sommes dotés. C’est parce qu’un animal est capable d’être antispéciste que l'on peut le qualifier de supérieur aux autres membres du règne animal et c'est parce qu’il est supérieur aux autres qu’il doit rejoindre le mouvement de Peter Singer, c’est-à-dire le mouvement de protection des êtres vivants qui, quant à eux, sont incapables de se défendre seuls face aux injustices commises par les êtres humains.
Je défends l’idée selon laquelle les animaux, ne pouvant pas se défendre eux-mêmes, ont besoin d'avocats : ils ont besoin de l’aide des animaux capables d’être d’accord ou pas d’accord avec ce que je dis là, c’est-à-dire des animaux qui pensent. La Nature a offert cette capacité à un grand singe, à lui de l’honorer et d'accepter ce métier d’ « avocat de la Nature ». Je crois que le propre de l’ « homme vraiment humain[2] », de cet être doté d’un moi-pensant mature, est d’être l’avocat de ceux qui n’ont pas inventé le langage. Tant que nous ne comprendrons pas qu’il est de notre devoir d’être vigilants et bienveillants envers les êtres vivants que nous avons domestiqués ou adoptés, nous ne serons ni tout à fait animal, ni tout à fait homme : nous ne serons que le « chaînon manquant entre l’animal et l’homme vraiment humain[3] ». Je conclus : l’homme n’est pas « maître et possesseur de la Nature »[4], il en est l’avocat !
[2] Lorenz, K. (1973). L’agression : une histoire naturelle du mal.
[3] Lorenz, K. (1973). L’agression : une histoire naturelle du mal.
[4] Descartes, R. (2000). Discours de la méthode. Flammarion.
La conscience de l’univers
On pourra me taxer de spéciste tant qu’on le voudra, je le suis peut-être puisque je considère comme étant supérieur intellectuellement aux autres l’animal capable de se demander s’il rêve ou non, de douter de la réponse et d’arriver à la conclusion que, peu importe qu’il rêve ou non, il existe de façon certaine en tant qu’être pensant, en tant que conscience. Néanmoins, celui qui au nom de la cause animale, taxe mon propos de spécistes, doit comprendre une chose : mon moi-pensant — ce moi intérieur capable de se demander si une chose est juste ou non — est tellement actif, que j’assume sans crainte cet avis : un des plus grands défenseurs de la cause animale est peut-être bien spéciste ! Eh oui, le plus grand défenseur des animaux, celui qui affirme qu’il est de notre devoir d’en être les avocats, est peut-être bien le plus grand spéciste du monde ! En effet, à mes yeux, non seulement l’Homme est supérieur aux animaux, mais un cerveau humain, c’est-à-dire un cerveau capable de prendre conscience de son existence en tant qu’esprit, « pèse » plus « lourd » qu’un Univers aveugle[5] ! Je soutiens qu’un cerveau qui pense, c’est-à-dire un cerveau conscient, est un spectacle plus extraordinaire qu’un astre qui ne pense pas. Mais prudence avant de crier à l’anthropocentrisme ! En effet, quand je dis que le cerveau humain « pèse plus lourd » qu’une planète aveugle ou qu’il est le sommet de l’évolution sur Terre, je parle de la conscience, de l’esprit et non de l’Homme en tant qu’espèce. L’Homme est le fruit de l’univers. Mieux, il est fruit et partie éphémère de l’univers. Dès lors, on peut dire que la conscience de l’Homme est celle de l’Univers. En vérité, ce n’est pas tant l’être humain de chair et d’os que je place au-dessus de tout mais la conscience, voire l’hyper-conscience ! Je répète, c’est moins l’Homme que la conscience que je place au centre de tout et donc au-dessus, du moins intellectuellement, de toutes les autres créatures du monde.
[5] Haupt, A. (2018). Le plus grand spectacle après le Big Bang ? : essai sur l’incroyable fait que nous soyons.
Fils et protecteur de la Nature
Moi, Homme, je suis conscience, et par conséquent je ne suis pas « maître et possesseur de la Nature[6] » mais fils et protecteur de cette celle-ci ! Le défenseur des animaux qui n’arrive pas à comprendre mon point de vue et qui me lit en fronçant les sourcils et en grinçant des dents doit tenter de faire preuve d’empathie intellectuelle : comprendre ce que je pense, pourquoi je le pense et comment je le pense. Médite sur ce que je dis, antispéciste, et tu comprendras que, d’une part, il est tout à fait possible de se considérer comme supérieur aux animaux, et d’autre part, de les défendre avec authenticité. La raison qui me pousse à nous considérer comme intellectuellement supérieurs aux animaux me contraint à nous considérer comme leurs protecteurs : c’est en effet parce que je suis « conscience », que je me dois d’être le gardien de mon frère mais aussi celui de mon chien. Je pense, donc je protège ceux qui ne le font peut-être pas. J’ignore si les animaux pensent de la même façon que nous, ce que je sais, c’est qu’il faut les protéger. C’est un de nos devoirs en tant qu’êtres pensants. Mon point de vue te semble « spéciste » ? Eh bien sache que ma « philosophie spéciste » est une véritable plaidoirie pour les animaux. Une des plus fortes jamais écrites et il se pourrait bien que tu la lises sans la comprendre. Tu n’es pas en train de lire mes pensées, lecteur, tu es en train de lire un courant de pensée. Lequel naît sous tes yeux et se résume ainsi : fils et protecteur de la Nature.
[6] Descartes, R. (2000). Discours de la méthode. Flammarion.
Je pense, donc je protège les animaux
L’homme immature ne devrait pas être responsable d’animaux
Si je laisse mon chien sans laisse au bord d’une route à très grande vitesse, je me comporte tel un inconscient, un irresponsable : je suis coupable. Bref, un comportement d’adulte véritable envers mon animal fait de moi son gardien. Si je me rends coupable d’irresponsabilité, c’est-à-dire si je ne suis pas le protecteur de mon animal, je me comporte de façon immature et aucun animal ne devrait m’être confié. Seules les personnes véritablement adultes, c’est-à-dire jouissant d’un moi-pensant mature, devraient être autorisées à s’occuper d’animaux. Hélas, quiconque au moi-pensant immature peut non seulement s’en acheter aussi facilement qu’une paire de chaussures ou un jouet, mais il fait des enfants.
Le « plus grand spéciste du monde » est assez radical en ce qui concerne la défense des animaux. Peut-être même plus que certains véganes. J’affirme qu’il devrait être interdit de commercialiser des animaux comme on commercialise des objets. Et je dénonce le fait qu’aujourd’hui, un enfant puisse entrer dans une animalerie comme il entre dans un magasin de jouets : quasiment assuré d’en ressortir avec un spécimen, car il existe des parents qui achètent à leur bambin tel oiseau, tel hamster ou tel chiot comme s’il s’agissait d’un simple jouet « en plus ». Sauf que cette « peluche » respire, souffre, jouit, désire des choses et n’en désire pas d’autres : elle ne mérite pas de finir au sein d’une famille d’Homo sapiens composée exclusivement « d’enfants ». Des enfants imberbes ou barbus, mineurs ou majeurs. Les « magasins de jouets » qui vendent des animaux, ou ce qui est pareil, les animaleries qui vendent des « jouets vivants » ne devraient pas exister et encore moins être en libre accès. Ce n’est pas parce que je considère les humains comme supérieur intellectuellement aux autres animaux, que je ferme les yeux sur la souffrance animale. En fait, c’est précisément le contraire. Si pour moi l’animal n’est pas une personne, il n’a pas besoin d’en être une pour que je le respecte, le protège et lui accorde des droits. En tant que créature vivante, il a sa vie, ses souffrances et cela suffit pour qu’il soit traité et protégé comme une personne.
L’animal n’est pas une personne mais il faut la considérer comme telle
L’animal n’est pas une personne, mais il doit être, par les personnes justement, protégé comme s’il en était une. Je le répète, les animaux ne sont pas des personnes mais il faut les traiter comme telles ! Quand je conduis et qu’un chien traverse la rue devant moi, je pile comme devant tout être humain qui me couperait la route, je pile comme si c’était mon frère. De même que mon devoir est de me soucier de tout être humain en danger comme si c’était mon frère, de même, quand un animal est en danger, il est de mon devoir de me soucier de lui comme si c’était une personne. C’est là mon devoir d’être-pensant. Si je ne me comporte pas comme tel, c’est que je n’ai pas assez utilisé ce que la Nature m’a offert : un cerveau qui s’interroge et cherche les réponses à ses interrogations.
Un certificat de responsabilité envers les animaux
Nous ne sommes pas obligés, au 21e siècle, de dire que les animaux sont des personnes pour avoir la nausée en regardant ce qui se passe dans les abattoirs. Et aussi étrange que cela puisse paraître, je me bats pour deux choses. Primo, pour que l’on cesse de considérer l’animal comme l’égal de l’Homme, pour que l’on cesse de définir l’Homme comme un animal ordinaire et pour que l’on cesse de regarder comme des arriérés ceux qui cherchent le propre de l’Homme. Secundo, je me bats pour la cause animale, c’est-à-dire pour que les animaux soient considérés comme ils le méritent et pour que cesse l’insupportable maltraitance qu’ils subissent, avec plus ou moins de barbarie, dans tous les pays du monde ! Je me bats pour que les abattoirs changent, c’est-à-dire pour que le cochon ne soit pas traité comme du jambon avant d’avoir cessé de respirer, pour que le commerce des animaux diffère totalement du commerce des objets et pour que la vente de ces êtres vivants soit strictement réglementée. En effet, de même que l’on ne devient pas éleveur sans y avoir été formé, on ne devrait pas pouvoir être le propriétaire d’un animal, quel qu’il soit, avant d’avoir reçu une solide formation. Malheureusement, quiconque le désire, peut devenir propriétaire et donc responsable d’un être vivant ! C’est une folie. Pour conclure ce chapitre, une pensée sur les abattoirs s’impose : interdiction absolue de mettre à mort un animal dans la souffrance. Cela entraîne que tant que la méthode et les moyens pour cela ne sont pas trouvés, on se passe de manger de la viande ! Hommes de sciences : au travail ! Notre désir de manger de la viande passe après le bien-être des animaux.
De l’animal machine à l’homme banal : deux visions extrêmes
Il fut un temps où l’on considérait les animaux comme dépourvus de toutes facultés mentales, ils étaient vus comme des automates aveugles et dépourvus de conscience. C’était une vision tant erronée qu’extrémiste, certes, mais il ne faut pas tomber dans une autre forme d’extrémisme qui consiste à tabouiser la question sur le propre de l’Homme et à tenir les personnes qui se questionnent sur ledit sujet pour des arriérés ou des responsables de la souffrance animale. Si la théorie de l’animal-machine est extrémiste, celle disant que l’homme n’a rien de plus que les autres animaux, l’est tout autant. Comment mettre à l’identique l’homme et l’animal, quand l’animal-humain que nous sommes est capable, lui, d’émerveillement et de conscientisation de l’Univers, capable d’une telle fascination que sa quête de place dans le Cosmos l’empêche de dormir la nuit… L’animal non humain que je défends a-t-il, lui, cette faculté de réaliser sa propre existence en tant que conscience, de se demander ce qu’il y avait avant tout ça et ce qu’il y aura après, c’est-à-dire si le Cosmos a une fin et a eu un début ? Est-il est capable, comme moi, de penser à l’infini, d’avoir des idées et d’avoir conscience qu’il a ces idées ? J’en doute. Ce qui me fait dire qu’intellectuellement parlant, l’Homme n’est pas un animal comme les autres.
L’Homme est supérieur à l’Animal, comme l’adulte au nourrisson. Et c’est justement ce qui nous oblige.
Pour clore ce chapitre sur la protection animale, je dirais à celui qui ne parviendrait toujours pas à comprendre qu’il est tout à fait possible de ne pas considérer les animaux comme nos égaux mais de soutenir en parallèle qu’il est de notre devoir d’en être les gardiens, que je ne considère pas les nourrissons, sur le plan intellectuel, comme les égaux des adultes. Pourtant, j’affirme qu’il est de notre devoir d’adulte d’être les gardiens de ces innocents et petits humains qui respirent, rient, pleurent, aiment, et font tout cela sans être capable de se reconnaître dans un miroir. Si je me trouve en présence d’un nourrisson en danger, il va de soi que je lui dois ma protection. Idem pour un chat, un chien, un oiseau, autrement dit des êtres qui respirent, pleurent, aiment, ont des besoins, mais ne se reconnaissent pas dans un miroir ! Le nourrisson a des idées mais n’a pas conscience qu’il les a, son moi-pensant n’est pas encore développé à l’instar de ses organes physiques. Le cerveau humain finit sa croissance très tard : vers l’adolescence, voire vers le début de l’âge adulte. Par conséquent, le nourrisson n’a pas encore de conscience, il est intellectuellement semblable à nombre d’animaux : si on lui tend un miroir, il ne sait pas que c’est lui qu’il voit. Mais il n’empêche, notre devoir d’être-pensant est d’être attentif au bien-être de tous les êtres qui ne se reconnaissent pas dans un miroir.
Je répète, dans cette immense pièce qui a pour toit le ciel, les nourrissons, les personnes à la conscience altérée et les animaux doivent être protégés par les personnes adultes. Leur état nous engage. Il incombe à tout adulte de veiller sur les animaux comme il le fait pour les nourrissons. Afin qu’ils évoluent dans un cadre sécurisant qui respecte leurs besoins psychiques et corporels. Je conclus : il est juste de se battre pour qu’aucun taureau ne meure dans une arène, pour qu’aucun oiseau ne souffre dans une cage d’animalerie, pour qu’aucun bétail ne s’entasse comme de la viande sur pieds et pour qu’aucun animal ne manque de quoi que ce soit dans sa famille d’accueil.
L’animalisme-spéciste
Il y a deux types de personnes qui déclarent que l’Homme est supérieur à l’Animal : celles pour qui on peut disposer des animaux à sa guise : les élever à des fins alimentaires, sans considération de leurs conditions de vie, etc., et celles qui, se déclarant supérieures à eux en tant qu’humains pensants, à l’instar de l’adulte envers le nourrisson, se sentent responsables de leur bien-être et agissent en ce sens. Cette seconde catégorie de personnes appartient à un nouveau courant de pensée qui, à ma connaissance aujourd’hui, n’a pour adhérents potentiels ceux qui comme toi sont en train de me lire. Ce courant de pensée qui prône la supériorité intellectuelle de l’Homme sur les autres espèces vivantes, et donc sa responsabilité envers leur bien-être et leur survie, je le nomme : animalisme-spéciste. Eh non, lecteur, ce n’est pas un oxymore, mais un courant de pensée nuancé. Je te répète sa devise : « fils et protecteur de la Nature ».
Bibliographie
Descartes, R. (2000). Discours de la méthode. Flammarion.
Haupt, A. (2018). Le plus grand spectacle après le Big Bang ? : essai sur l’incroyable fait que nous soyons.
Leonardo, D. V., & Solmi, E. (1979). Frammenti letterari e filosofici.
Lorenz, K. (1973). L’agression : une histoire naturelle du mal.
Lien du livre papier :
https://www.amazon.fr/Lanimalisme-spéciste-protecteur-Nature-Alexis-Haupt/dp/B0C47WK7CM/ref=sr_1_12?crid=155DZ1N8U6XJG&keywords=alexis+haupt&qid=1690058141&sprefix=%2Caps%2C218&sr=8-12