Au sein d’une meute de têtes pensantes, c’est aux membres mêmes de ladite meute de dire ce qu’ils entendent par « démocratie » et s’il y a des personnes qui ne devraient pas avoir leur mot à dire sur le sujet, ce sont bien les chefs de meute eux-mêmes ! D’ailleurs il n’y a rien d’étonnant à ce que dans une société où l’on élit son chef, les chefs officieux et officiels définissent la démocratie comme un système où le peuple choisit son chef, et qu’ils demandent à ce que l’on enseigne cela dans les écoles, dans leurs écoles ! Diable, lecteur ! Aujourd’hui les chefs de meute ne font pas que donner une définition du mot démocratie, il ont le monopole de cette définition et font comme s’il existait un consensus à ce sujet. Un consensus existe, oh oui, mais il s’agit d’un consensus entre ces maîtres. Ne pas voir le problème est un immense problème. Plus gros encore que le problème pointé du doigt initialement. À ce propos, lecteur, il est important de savoir que le fait d’inventer un consensus de toutes pièces, c’est-à-dire de faire comme s’il existait un accord réel sur un sujet donné, est une méthode de manipulation de masse. Cette méthode vise à manipuler les gens de façon à les empêcher de remettre en question le pseudo-consensus, sous peine de passer pour des excentriques, des marginaux, des fous, des idiots dangereux ou pire, des complotistes. Dans « Je suis votre voix », j’appelais « complosophisme » l’utilisation abusive de l’étiquette de « complotiste » pour faire taire celui qui remet en question un discours officiel sans avoir à débattre de ses arguments. J’appelle dans ce livre-ci, consensus complosophiste, cette technique de manipulation de masse qui consiste à fabriquer des faux consensus. Cette technique est très vicieuse en ce sens qu’elle n’interdit pas de remettre en question un consensus officiel, ce qui est déjà dangereux pour la vérité, mais empêche de remettre en question un faux consensus en faisant croire que le remettre en question, c’est remettre en question un véritable consensus. Ce stade, dangereux et pervers, se situe un cran au-dessus de la propagande, c’est pour moi ni plus ni moins de l’obscurantisme. Alors un conseil, citoyens : N’ayez pas peur de démolir au marteau les consensus ! Qu’il s’agisse de vrais ou de faux consensus : exercez votre esprit critique et philosophe car c’est grâce à lui que la lumière se propage dans la Caverne obscure dans laquelle nous nous trouvons tous à un moment donné. Platon lui-même ne nous explique t-il pas, avec ses mots à lui, que le philosophe est celui qui remet en question les consensus établis dans la Caverne, à savoir que le philosophe est celui qui dit aux prisonniers de ce sombre lieu que ce qu’ils pensent être la réalité n’est que l’ombre de la réalité ?
Extrait de Ploutocratie, la cause des causes de tous nos maux ? Essai bientôt à paraître.