J’ai dit que débattre avec quelqu’un qui se moque de la vérité est stérile et épuisant. J’ajoute que pour celui qui a identifié la « cause des causes », le débat avec quelqu’un qui a seulement identifié une conséquence de cette cause est très frustrant. Le premier a en effet une vision globale et synthétique du problème. Une vision qui immunise contre la manipulation, la précipitation et l’égarement. Mais plus qu’une vision globale, ce qui immunise, c’est la façon d’être au monde et de vouloir rechercher la vérité. Une façon le poussant naturellement à enquêter et à redescendre les branches dans l’« arbre généalogique des problèmes » pour en atteindre les racines. Le philosophe a une vision globale des problèmes, ce qui l’amène souvent à ne pas pouvoir débattre avec la plupart des hommes qui sont focalisés quant à eux sur une branche précise de l’« arbre généalogique des problèmes », soit une conséquence du tronc de cet arbre. Une conséquence sur laquelle ils focalisent toute leur attention sans chercher à en comprendre l’origine. La méthode la plus adaptée pour débattre avec ces gens n’est autre que la maïeutique de Socrate.