La Cause des causes 3 ème partie ou première lettre à Étienne Chouard



Le visionnaire n’est pas contemporain, il vient du futur

Cher Étienne Chouard, c’est à vous que je m’adresse à travers les lignes du présent chapitre. Vous demandez à ce que l’on recherche la « cause des causes » et c’est ce que j’ai fait. Cependant, derrière la réelle et grave cause que vous pointez du doigt, derrière l’imposture que représente la démocratie indirecte, et que je dénonce avec autant de force que vous, je crois avoir repéré la cause qui permet à cette mascarade d’exister. En dénonçant publiquement la plus grande intox de ce siècle, c’est-à-dire la démocratie représentative et son principe électoral, vous êtes certainement entré dans la postérité. Vous avez fait une grande prise de conscience et vous êtes courageux de vouloir la partager avec le plus de monde possible, c’est-à-dire avec la masse du peuple qui croit en ce système électoral et qui ne voit pas le lien entre ce système et tous les maux et injustices dont ils sont victimes. Victimes autant impuissantes que complices. J’espère ne pas vous décevoir en vous disant que, de même que nombre de penseurs qui ont vu juste, votre gloire véritable sera très certainement, bien que je ne le souhaite pas, post-mortem. En effet, la quasi-totalité de vos contemporains ne sont vos contemporains que parce qu’ils respirent de l’oxygène sur cette Terre à la même période que vous mais vos contemporains véritables ne vous côtoient pas, ils ne sont pas encore nés ! Eh oui, comme souvent, celui qui a vu juste ne cohabite pas avec ses contemporains spirituels, il les précède.

De même que les contemporains de Léonard de Vinci ne sont pas ceux qui respiraient l’air terrestre à l’époque où ce visionnaire le faisait mais sont ceux qui volent aujourd’hui dans les airs, de même, vos contemporains véritables ne sont pas ces naïfs électeurs, ces hommes qui se croient citoyens alors qu’ils ne font rien d’autre que choisir leur maître, mais ceux qui légiféreront dans leur pays ! Léonard de Vinci n’a pas inventé de machines volantes mais en s’interrogeant et en croyant à ce projet, il leur donna naissance sur le papier. Ses projets semblaient utopistes à son époque et pourtant, des siècles après sa mort, des machines volent bel et bien dans les airs ! Votre utopie, la démocratie, n’existe aujourd’hui que sur papier mais vous avez déjà gagné ! Elle prendra forme un jour sur Terre. Vous ne serez pas là pour la voir naître, bien que vous y ayez participé en y jouant un des rôles les plus importants, mais il n’empêche : elle triomphera. Votre rôle dans le projet le plus important des humains, celui que je nomme le printemps humain, est immense, je le répète. Et même si ce projet est plus aisé à concevoir pour la société actuelle que ne l’était le projet de Léonard de Vinci pour ses contemporains, soyez assuré qu’une fois concrétisé, il changera le cours de l’humanité plus profondément que toutes les compagnies aériennes. Eh oui, si votre utopie n’a pas pour objectif de faire voler les peuples de la Terre dans le ciel, elle les délivre d’un leurre, d’une escroquerie et d’une emprise mentale ancrée depuis des lustres. Une escroquerie qui les condamne à subir les choix de leurs « représentants » et à appeler cela la démocratie. Faire participer le peuple au processus législatif partout sur cette planète, c’est l’aider à chérir sa liberté et à construire sa souveraineté. Les « contemporains spirituels » de Léonard de Vinci ont inventé l’avion et volent aujourd’hui partout dans le ciel, les vôtres inventeront la démocratie et légiféreront un jour partout sur Terre.