Aussi, lecteur, en parlant de démocratie représentative, sais-tu ce qui m’est immédiatement venu à l’esprit après avoir lu le livre, que dis-je le « manuel d’emploi citoyen » de Thoreau, La Désobéissance civile ? Je me suis dit qu’aujourd’hui, l’on n’en était plus à se demander, à l’instar de ce penseur, si des lois sont injustes[1] et s'il faut cesser de leur obéir. Désormais, il faut se demander si le régime politique est juste et s'il faut continuer de le maintenir. Aujourd’hui le plus grand acte de désobéissance civile, c’est de refuser d’arroser les racines de la plante qui se nomme « démocratie représentative » et de planter en pleine terre et sous serre la graine de celle qui se nomme « démocratie » tout court. C’est en se questionnant sur la vraie signification de ce terme, que l’on contribuera au bon développement de cette graine. Aujourd’hui, dans ce monde où tout est inversé, le plus grand acte de désobéissance civile est de penser : rechercher la vérité, s’interroger et douter. Tu veux faire le plus grand acte de désobéissance civile ? Pose-toi la question de savoir quelle est la « cause des causes » de tous tes maux et médite sincèrement dessus ! Pour l’Homme au moi-pensant mature, la Désobéissance civile de Thoreau et le Discours de la servitude volontaire de La Boétie sont des manuels d’emploi pour l’avènement de la démocratie véritable ! Lis ces deux « manuels » et médite en profondeur sur les graines qu’ils te mettent dans l’esprit. Cette méditation, cette recherche de la vérité sera l’engrais nécessaire à la naissance de la véritable démocratie. Par une lecture méditative, peut-être verras-tu plus clair dans la société où tu es né. Peut-être feras-tu germer de belles choses, d’abord dans ton esprit et ensuite en dehors de lui : dans ta société ? Pour faire le printemps humain, il faut avant toute chose faire la « révolution véritablement révolutionnaire[2] », celle intérieure. Eh oui, avec des prises de conscience, on peut bâtir de grandes et belles choses.
[1] « Des lois injustes existent : nous satisferons-nous de leur obéir ou tâcherons-nous de les amender, de leur obéir jusqu’à ce que nous y ayons réussi, ou les transgresserons-nous sur-le-champ ? ». La Désobéissance civile. Henry David Thoreau.
[2] Huxley